Profitant du fait que le notaire Romain BECQUET quitte pour la France, Mathieu HUBOUT DESLONGCHAMPS lui remet une lettre destinée aux parents de François TREVET leur demandant le paiement de la somme de 60 livres qu'il avait avancée à leur fils.

Pour « être plus efficace » envers les parents de TREVET, et à la suggestion de BECQUET, HUBOUT a employé des termes dans la lettre qui ne plaisent pas au fils TREVET. Ce dernier se présente devant le juge de la Prévôté de Québec, le 17 septembre 1667, et demande que HUBOUT reconnaisse sa signature et la lettre écrite de sa main et qu'il soit condamné à lui faire réparation d'honneur.

Selon François TREVET, Mathieu HUBOUT aurait supplié BECQUET de vouloir témoigner aux parents de TREVET le peu de satisfaction qu'il avait de leur fils responsable de plusieurs fautes de larcin. Il affirme que HUBOUT a malicieusement écrit ladite lettre dans laquelle il l'accuse à tort et sans raison et demande qu'il soit condamné aux dépens et intérêts qu'il souffre depuis que cette lettre a été vue par ses parents qui ne lui ont rien envoyé « dans la pensée qu'ils ont qu'il ait fait les crimes mentionnés dans la lettre ».

Mathieu HUBOUT explique que c'est BECQUET qui l'a sollicité à écrire des termes de larcin. Cependant, il reconnaît que François TREVET s'est toujours comporté fidèlement à son service et que ce n'est pas vrai qu'il lui a pris quelque chose. En présence du juge, HUBOUT déclare même avoir été surpris par les termes employés dans la lettre !

Le 6 octobre suivant, c'est au tour de Romain BECQUET de demander réparation d'honneur envers HUBOUT DESLONGCHAMPS à l'effet qu'il l'avait sollicité à écrire des termes de larcin dans une lettre écrite aux parents de François TREVET. Mathieu HUBOUT dit qu'il est fâché d'avoir écrit ladite lettre et que ce n'est que par « promptitude et surprise » qu'il a employé de tels termes. Ensuite, HUBOUT demande « excuse et pardon » à BECQUET !!!

En fin de compte, le juge donne acte de la déclaration de Mathieu HUBOUT pour servir et valoir à François TREVET envers ses parents et... en toute justice !

Rédaction : Guy Perron, paléographe

Source : Prévôté de Québec, transcription des volumes 1 et 2 (registres civils), 2 novembre 1666 au 26 octobre 1668, Longueuil, Les Éditions historiques et généalogiques Pepin, tome I, coll. Notre patrimoine national no. 220, 2002, p. 163, 171-172.