DIFFÉREND POUR UNE AFFAIRE DE... TAFFETAS !

Le 11 avril 1673, après des exploits d'assignation donnés à Marie GARNIER, femme de Pierre GENDREAU, et à Madeleine THIBIERGE, femme de Pierre SAINT-DENIS, défaut est donné par le juge de la Prévôté de Québec au différend qui oppose Thomas LEFEBVRE et Daniel PERRON dit SUIRE. Par le fait même, il ordonne que les témoins de LEFEBVRE soient entendus par le juge de Beaupré, qui fera enquête, et à PERRON d'y représenter les morceaux de taffetas qu'il a montré.

Assigné comme témoin, le 21 avril suivant, Louis BOUCHER reconnaît que le taffetas qui lui a été montré par la femme de PERRON [Louise GARGOTIN], il y a environ un mois, est pareil à celui que PERRON a montré devant la Prévôté. Persistant à vouloir prouver et soutenir ses dires, LEFEBVRE le justifiera dans la quinzaine en avertissant PERRON et, faute de quoi, sera passé outre au jugement !

Un an plus tard, le 9 mars 1674, c'est au tour de PERRON de se plaindre contre LEFEBVRE qui continue de plus belle en affirmant que PERRON a prit l'écharpe de sa femme pour faire deux coiffes à la sienne. PERRON demande réparation d'honneur d'autant que LEFEBVRE n'a pu justifier ses dires comme l'ordonnait la sentence du 21 avril 1673.

Thomas LEFEBVRE admet qu'il n'a pu faire venir ses témoins dans le temps, et « qu'il épluchera si bien le demandeur [PERRON] qu'il en viendra à bout » ! Le juge condamne LEFEBVRE à reconnaître Daniel PERRON pour homme de bien et défense à lui de récidiver en ses animosités. On ne sait pas ce qui est advenu de l'écharpe !

Rédaction : Guy Perron, paléographe

Source : Prévôté de Québec, transcription des volumes 5 à 8 (registres civils), de janvier 1672 au 20 décembre 1675, Longueuil, Les Éditions historiques et généalogiques Pepin, tomes III (p. 315, 322, 324-325) et  IV (p. 34-35), coll. Notre patrimoine national, 2002-2003.