François Peron (1615-1665)
Marchand-engagiste, bourgeois et avitailleur de La Rochelle



Propriétaire

Au cours de sa vie, François Peron devient propriétaire de bâtiments et terrains, soit par héritage, soit par acquisition à titre personnel ou professionnel.

Une maison rue Saint-Yon

Nanti d'un héritage familial, François Peron est fin prêt à affronter la vie et s'établir professionnellement. Le 30 septembre 1645, sur l'heure du midi, il se fait arrenter par Pierre Maleray, écuyer, sieur De Beauregard, et Marie Allaire, son épouse, une maison « à faîte, couverte d'ardoises » en laquelle il y a deux corps de logis, l'un par le devant et l'autre par le derrière, avec ses appartenances de fonds, sole, entrées, issues, vues éclairées, agouts, égouts, usances communiquantes, porche par le devant, cave, boutique, cour, chambres hautes et basses, galetas et autres dépendances.

Comment peut-on imaginer cette maison à une époque donnée? Tout d'abord, sous le porche, il n'y a sans doute pas d'enseigne: le marchand Peron ne vend pas au détail. Au rez-de-chaussée, d'un côté, les deux corps de logis (devant et derrière). Le logis de devant pouvait servir de comptoir de boutique alors que celui de derrière devait être « l'habitation » de Peron. À l'étage, une ou deux chambres hautes dont l'une devait être celle du maître (Peron).

Plan des propriétés acquises en 1645 et 1656

Aujourd'hui, à l'emplacement de la maison de François Peron, on retrouve un commerce « pour la table et pour la cuisine » à la devanture couleur rouge.

Une boutique

Le marchand François Peron n'a pas de métier statué. Il ne fait donc pas partie d'une corporation quelconque: il est d'un métier libre. Il pratique le négoce et trafic de marchandises. Plus tard, il se concentrera dans le commerce maritime. Pas de statut, pas de garantie. Un métier libre est exercé à ses risques et périls par qui le veut. Et François Peron le veut!

La maison de la rue Saint-Yon est munie d'une boutique, c'est-à-dire un emplacement pour tenir son commerce de gros. Dans la boutique, le marchand reçoit les acheteurs et les vendeurs. Il y tient parfois ses livres de comptes. La boutique est à la fois espace de travail et lieu de commerce, mais aussi de vie. Plus tard, Peron va acquérir un logis et masureau attenant à sa maison.

En juillet 1999, il nous a été possible de visiter le sous-sol de l'emplacement des maison et boutique de François Peron. Malgré quelques petites rénovations d'usage, on peut ainsi imaginer une partie de son habitat au XVIIe siècle.

Une maison à Québec

En Nouvelle-France, François Peron obtient en justice (automne 1663) : une maison à Québec et une maison et terre à L'Ange-Gardien sur la côte de Beaupré. Le tout appartenait à Michel Desorcis, son commis, « qui était débiteur et reliquataire à Peron de plusieurs biens et effets ».

Sise en la basse-ville de Québec, ayant 18 pieds de front sur la rue Sous-le-Fort, la maison joint d'un côté celle de René Maheu et de l'autre côté celle de Jacques Sevestre. Desorcis l'avait acquise, le 22 octobre 1657, de Étiennette Després, veuve Duplessis-Kerbodot, pour la somme de 500 livres.



Aujourd'hui, à l'emplacement de la maison de François Peron,
on retrouve la « maison Couillard ».

En 1667, cette maison qui appartenait à la succession vacante de François Peron est vendue aux enchères publiques