François Peron (1615-1665)
Marchand-engagiste, bourgeois et avitailleur de La Rochelle


Son recrutement d'engagés

Le Nouveau Monde regorge de terres immenses, riches et prometteuses qui n'attendent que l'intervention de l'homme. Ces terres ont besoin de « travailleurs, (...) de défricheurs, (...) ouvriers professionnels pour l'exploitation la moins désordonnée possible de cet avenir qui les attend », explique Gabriel Debien.

Pour le Canada
Dès le début du XVIIe siècle, les marchands rochelais participent aux premières opérations commerciales avec la Nouvelle-France, lesquelles conjuguent pêche à la morue, transport de vivres et d'outils, et troc de pelleteries. À partir de 1630, La Rochelle joue un rôle important dans la mise en valeur et le peuplement du Canada : c'est l'un des principaux ports d'embarquement des émigrants.

Dès 1655, à la place de la Compagnie de la Nouvelle-France, on enregistre les enrôlements de plusieurs marchands rochelais qui ont obtenu permission de la Compagnie d'armer (ou équiper) un navire à leur compte pour Québec. Ils sont : Pierre Gaigneur, Antoine Grignon, Jacques Massé, Jacques Pépin, Arnaud Peré et François Peron. Ils y mènent vivres et marchandises, passagers et engagés. C'est même une obligation pour eux que d'embarquer des « hommes de travail ». Ces « trente-six mois » sont ceux qui viennent au Canada à la suite d'un contrat passé en France. Ce contrat les lie à un engagiste pour un certain nombre d'années (d'ordinaire trois ans, d'où le nom de trente-six mois); ils reçoivent en retour transport, salaire et subsistance.

L'océan Atlantique en 1650
Reproduction d'une gravure qui fait partie de la collection
de Historic Urban Plans, Ithaca, New York.

Pour les Antilles
Dès 1638, l'émigration aux Antilles dépend des marchands qui ne sont pas tous habitants ou propriétaires coloniaux. Des maîtres de navire sont habitants et s'établissent pour quelque temps sur leurs terres. Ces dernières sont presque toutes créées par des associations entre un marchand ou un homme à capitaux et un habitant. L'un des associés (généralement le marchand ou le bailleur de fonds) reste à La Rochelle où il reçoit et négocie les denrées coloniales. L'autre part pour les Antilles, emmenant l'outillage que le marchand a acheté et les engagés qui ont été recrutés.

Entre 1655 et 1663, François Peron recrute 116 engagés, dont 87 pour le Canada et 29 pour les Antilles. En tout, six levées sont mises sur contrats notariés :

1655 : 20 engagés 1657 : 15 engagés 1659 : 5 engagés
1656 : 31 engagés 1658 : 16 engagés 1663 : 29 engagés


RÉPERTOIRE BIOGRAPHIQUE DES ENGAGÉS