Le 18 dudit mois françois Peron marchant Aagé d'environ 50 Ans a esté enterrés

Le Temple de la Villeneuve (façade)

Nous ne connaissons pas les circonstances qui ont fait passer François Peron de vie à trépas. Sorti de prison en décembre 1664, hébergeait-il chez quelqu'un d'autre depuis? Chez son ami et cousin, le notaire Abel Cherbonnier, peut-être? Chez sa belle-soeur Marie Mouchard, veuve de Luc Peron, qui habitait avec sa fille Marthe? A-t-il terminé sa vie en solitaire, comme il l'avait été pendant la plus grande partie de sa vie? Sa croyance en la foi calviniste viendrait le consoler de ses pertes matérielles. Les derniers mois ne lui ont-ils pas permis de s'ouvrir davantage à la spiritualité qu'il avait délaissé pendant tout ce temps où il taquinait sans cesse le destin? En dépit de toutes ses fautes, François Peron espérait trouver grâce et faveur devant Dieu.

Moins de dix années de commerce colonial auront appris à François Peron que le monde des affaires est cruel et ne pardonne pas. Tout s'est écroulé. Il fallait s'y attendre : c'était son destin. Malheureusement pour lui, on ne lui a pas permis de repartir à zéro, reconstruire. Ses activités commerciales avec le Canada et les Antilles, de 1655 à 1664, n'en témoignent pas moins de la ténacité, du goût du risque et de l'aventure maritime chez l'homme.

François Peron a joué un rôle important dans le développement économique des colonies françaises d'Amérique, au milieu du XVII^e siècle, grâce à la main-d'oeuvre et aux marchandises qu'il y a envoyées. En ce 18 septembre 1665, il peut quitter cette terre avec fierté et sans regret.